« Le fait qu’on puisse opposer à la vie des raisons financières, des raisons d’économie, des raisons politiques, c’est qu’on a perdu notre humanité de vue. Et ça c’est terrible. »
Fakear, auteur-compositeur et musicien engagé.
À 32 ans, Théo Le Vigoureux, de son nom d’artiste Fakear, veut croire qu’il y a « quelque chose de très rassurant dans le fait de me dire que moi, le jeune engagé que j’étais, je puisse rencontrer une succession dans cette génération-là qui est très présente, qui est militante sur tous les fronts. » L’été dernier, l’auteur-compositeur et musicien de la scène électronique, se réjouissait de la présence de milliers de jeunes lors du concert de soutien « SOS, le concert pour sauver des vies en mer » pour lequel il a offert une performance à Marseille. « Toute la jeunesse réunie ici ça fait du bien. C’est hyper encourageant en fait. »
« Est-ce qu’on s’aime suffisamment soi-même ? »
Militant depuis des années pour la sauvegarde de la nature et la lutte contre le changement climatique, il y a aussi pour lui « quelque chose de totalement naturel à vouloir défendre des vies, à défendre l’humain. ». Atterré devant le sort des milliers de personnes qui meurent en Méditerranée chaque année alors que nos dirigeants détournent le regard ou pire, entravent l’action des navires humanitaires comme l’Ocean Viking, Fakear se dit « terrifié de constater à quel point l’Homme peut perdre contact avec l’Homme. Le fait qu’on puisse opposer à la vie des raisons financières, des raisons d’économie, des raisons politiques, c’est qu’on a perdu notre humanité de vue. Et ça c’est terrible. »
Actif sur la scène française comme en Amérique du Nord, le musicien d’origine normande veut « mettre tout [son] poids dans la balance pour faire en sorte qu’on reconnecte avec ces bases, avec ces fondations qui font qu’on est des humains. Pour lui, une seule question doit se poser : « est-ce qu’on s’aime suffisamment soi-même ? Parce que si la réponse est oui, on est forcément d’accord avec tout ce mouvement et on est forcément d’accord pour sauvegarder la vie. »
Photos : Yannick Taranco / SOS MEDITERRANEE
Vidéo : Camille Martin Juan / SOS MEDITERRANEE