Plaidoyer
Nos demandes
Il n’est pas acceptable de laisser des milliers de personnes se noyer aux portes de l’Europe.
De 2014 à 2023, plus de 22 000 personnes sont mortes ou disparues en mer Méditerranée centrale (source : Organisation internationale pour les migrations - OIM). Or depuis la fin de l’Opération Mare Nostrum menée par l’Italie entre octobre 2013 et novembre 2014, les États n’ont pas remis en place d’opération de recherche et de sauvetage dans cette région.
En 2015, la crise humanitaire en Méditerranée centrale et la démission des États européens devant leurs responsabilités ont poussé un capitaine de marine marchande allemand et une humanitaire française à créer SOS MEDITERRANEE, une association civile européenne humanitaire de sauvetage en mer. Pour porter secours aux personnes en détresse en mer, l’association a d’abord affrété l’Aquarius en 2016, puis l’Ocean Viking à partir de 2019. Ses équipes ont développé des activités de recherche et de sauvetage en mer Méditerranée, avec une triple mission : sauver des vies, protéger les rescapé.e.s et témoigner de cette crise, du sort des personnes secourues et de nos actions. L'association européenne est présente en France, en Allemagne, en Italie et en Suisse.
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PERSONNES SECOURUES DEPUIS 2016
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PERSONNES ONT PÉRI EN MÉDITERRANÉE CENTRALE DEPUIS 2014
En 2022, nous sommes toujours un témoin direct des graves dysfonctionnements des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale, aux portes de l’Europe : depuis le manque cruel de ressources destinées à ces opérations jusqu’à l’absence de coordination effective de celles-ci.
Depuis 7 ans, nous assistons à l’érosion de principes fondamentaux du droit maritime et du droit international en Méditerranée. L’Union européenne (UE) et certains de ses États membres se sont désengagés du sauvetage en mer et participent depuis plusieurs années au financement, à l’entraînement et à l’équipement des garde-côtes libyens.
Résultat : ces derniers interceptent les personnes en détresse en mer et les renvoient vers la Libye. Or, La Libye n’est pas un port sûr et les personnes interceptées y sont victimes de graves violences et de traitements inhumains dénoncés par les agences des Nations-Unies. Par ailleurs, nous constatons, lors de nos interventions en mer, que la coordination devant être assurée depuis 2018 par les autorités libyennes est défaillante voire inexistante.
Nous soutenons l’obligation de porter assistance à toute personne en détresse en mer, tel que prescrit par le droit maritime, et nous adhérons aux principes humanitaires. C'est pourquoi nous portons un plaidoyer qui vise à sensibiliser toutes les parties prenantes engagées et formulons des demandes propres à faire cesser le drame humanitaire en Méditerranée.
Nous demandons que les personnes en situation de détresse en mer soient secourues par des navires de sauvetage dont les activités sont coordonnées de manière efficace et transparente jusqu'à leur débarquement dans un lieu sûr, conformément au cadre juridique international.
Pour mettre un terme aux drames des naufrages à répétition en Méditerranée centrale SOS MEDITERRANEE demande :
1.
Une coordination effective et transparente des opérations de recherche et de sauvetage, via un centre de coordination des secours maritime opérationnel et efficace.
- Une opération de sauvetage ne prend fin qu’après le débarquement des personnes secourues dans un lieu sûr. SOS MEDITERRANEE demande donc à ce que la désignation d’un lieu de débarquement sûr intervienne dès que possible, tel que défini par le droit de la mer. Pour cela, les États européens doivent mettre en place un système de débarquement prévisible, efficace et transparent.
- Le lieu sûr est celui où les personnes secourues sont en sécurité et où leurs besoins élémentaires peuvent être satisfaits et leurs droits fondamentaux respectés.
- SOS MEDITERRANEE demande aux États européens de reconsidérer les accords actuels avec la Libye en matière de secours en mer. En effet, à ce jour, la Libye ne peut pas être considérée comme un lieu sûr. Plusieurs rapports d’organisations internationales, tel que le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés, ont pointé des violations des droits humains à grande échelle en Libye – détention arbitraire, torture, travail forcé, extorsion et exploitation sexuelle. Il est donc illégal de ramener en Libye les personnes interceptées par les garde-côtes libyens, tout comme celles secourues par des navires civils (navires marchands ou ONG).
2.
Un nombre suffisant de ressources maritimes et aériennes dédiées aux opérations de recherche et de sauvetage opérant en Méditerranée centrale.
- Les États européens doivent relancer des opérations étatiques et déployer des ressources maritimes et aériennes dont le mandat principal est la recherche et le secours en mer Méditerranée.
- En raison de campagnes de harcèlement administratif, politique et judiciaire, les navires civils menant des opérations de recherche et de sauvetage sont régulièrement immobilisés et empêchés de porter secours. Cela doit cesser.
- Pour porter ces demandes, dans le cadre de sa mission de Témoignage, SOS MEDITERRANEE développe des actions de sensibilisation publiques et privées, auprès des citoyens, des collectivités territoriales, des États et des institutions européennes.
SOS MEDITERRANEE demande de placer l’obligation de porter secours à toute personne en détresse en mer avant toute autre considération.
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[#RespectLawOfTheSea] EP.1 "Soyez humains, sauvez des vies, respectez le droit !" - SOS MEDITERRANEE
[#RespectLawOfTheSea] EP.2 "Soyez humains, sauvez des vies, respectez le droit !" - SOS MEDITERRANEE
[#RespectLawOfTheSea] EP.3 "Soyez humains, sauvez des vies, respectez le droit !" - SOS MEDITERRANEE
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