Lors de sa visite à Marseille dans le cadre des Rencontres méditerranéennes les 22 et 23 septembre, le pape François a dénoncé avec des paroles très fortes la tragédie des naufrages en Méditerranée. SOS MEDITERRANEE était présente lors des temps forts de ce déplacement.
Hommage aux disparu.e.s en mer
Dès son arrivée à Marseille, vendredi 22 septembre dernier, le pape François s’est rendu à la basilique Notre-Dame-de-la-Garde, lieu emblématique de la ville, qui abrite de très nombreux ex-voto déposés par des marins depuis des siècles. Il y a prononcé un discours extrêmement fort sur le devoir de secourir les naufragés de Méditerranée, avant de procéder à un temps de recueillement devant la stèle en mémoire des marins et disparu.e.s en mer. Une délégation d’une dizaine de membres de l’équipe de SOS MEDITERRANEE, dont le président François Thomas, la directrice et co-fondatrice Sophie Beau, et un bénévole marseillais, Moussa, lui-même secouru par l’Aquarius en 2016, ainsi que le secrétaire général adjoint de la Fédération Internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), Xavier Castellanos Mosquera, était invitée à la cérémonie. « Je suis très heureux de voir ici beaucoup d’entre vous, vous qui allez en mer sauver les migrants… merci beaucoup pour tout ce que vous faites » leur a-t-il dit.
Le sauvetage, « un devoir d’humanité et de civilisation »
Le pape en a appelé à la responsabilité individuelle et collective pour que cesse la tragédie des naufrages en Méditerranée.
« Ne nous habituons pas à considérer les naufrages comme des faits divers et les morts en mer comme des numéros. Ce sont des vies brisées et des rêves anéantis. Je pense à tant de frères et de sœurs noyés avec les espérances qu’ils portaient dans leur cœur. Devant un tel drame les mots ne servent à rien, il faut des actes, des actes. […] Trop de personnes fuyant les conflits, la pauvreté et les catastrophes environnementales ont trouvé dans les flots de la Méditerranée le rejet définitif de leur quête d’un avenir meilleur. Cette mer magnifique est devenue un immense cimetière (…) où seule est ensevelie la dignité. […] Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l’indifférence. L’indifférence devient fanatique. Les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu’elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues. C’est un devoir d’humanité, c’est un devoir de civilisation ! »
Un gilet de sauvetage offert au pape
Samedi matin, quelques heures avant la conclusion des Rencontres méditerranéennes et son entretien avec Emmanuel Macron, le pape François a accordé une audience privée aux responsables de SOS MEDITERRANEE et de la FICR, son partenaire à bord de l’Ocean Viking, pendant laquelle les responsables des deux organisations ont pu lui délivrer leurs messages de plaidoyer. Ralph, marin-sauveteur depuis la première mission de l’Aquarius en 2016, et aujourd’hui à bord de l’Ocean Viking, a remis au souverain pontife, au nom de l’ensemble des équipes, un cadeau symbolisant notre mission : un gilet de sauvetage pour enfant ayant servi à secourir des centaines de bébés.
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SOS MEDITERRANEE a toujours été et reste une association non-confessionnelle, tout comme elle est non-politique et non-partisane. Néanmoins, dans un contexte de polémique voire d’hostilité aux actions de sauvetage, l’association salue l’engagement exemplaire du pape François, autorité morale d’envergure internationale et chef d’État européen, l’une des seules à s’élever, depuis 2013, pour dénoncer l’inaction des États face aux naufrages en Méditerranée.
Les paroles du pape à Marseille viennent porter, bien au-delà de ce que nous pouvons le faire, un message clair – une injonction à la solidarité et à l’humanité face à l’une des pires tragédies de notre temps.
