39 personnes secourues par l’Ocean Viking, vendredi 17 janvier

Vendredi dernier, les équipes à bord de l’Ocean Viking ont procédé au premier sauvetage de l’année. Luisa Albera, coordinatrice des opérations à bord, explique les conditions difficiles dans lesquelles ce sauvetage a eu lieu.

Nous avons été alertés une première fois par l’ONG Alarm Phone, qui nous a signalé une embarcation en détresse ce vendredi 17 janvier, à 2h14 du matin. Elle se trouvait à environ 10 milles nautiques de la position de l’Ocean Viking à ce moment-là. Les personnes à bord ont signalé que leur moteur s’était arrêté et que le bateau prenait l’eau. Environ une demi-heure plus tard, nous avons finalement repéré une petite lumière à l’horizon et avons rapidement procédé au sauvetage. Suivant la procédure habituelle, nous avons constamment informé les autorités maritimes concernées à tous les stades de l’opération. Nous n’avons reçu aucune réponse ou instruction pour autant. Une fois de plus, nous avons opéré, dans tous les sens du terme, dans l’obscurité totale.

Le sauvetage lui-même a été éprouvant. Avec des vagues de deux mètres et demi et des vents forts, les équipes à bord des canots de sauvetage rapides (RHIB) ont dû s’accrocher à la coque frêle et instable de l’embarcation, afin de distribuer les gilets de sauvetage et ainsi permettre aux 39 personnes de monter à bord des RHIBs pour être évacuées vers l’Ocean Viking. Les personnes que nous avons secourues étaient épuisées : beaucoup d’entre elles souffraient du mal de mer à bord du canot en bois. Près de la moitié sont des mineurs voyageant seuls. A 16h35, tout le monde était en sécurité à bord de l’Ocean Viking.

Après le sauvetage, nous avons demandé aux autorités maritimes concernées en Libye de nous assigner un lieu sûr pour le débarquement des personnes secourues. Nous avons reçu l’ordre de débarquer les survivants à Tripoli, en Libye – une zone active de conflits dans un pays déchiré par la guerre – le même pays que ces personnes tentent de fuir en risquant leur vie. Comme l’a déclaré le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), la Libye n’est pas sûre pour les réfugiés et les migrants, surtout en temps de guerre. Les ramener là-bas serait une violation du droit international. Les personnes secourues doivent débarquer dans un lieu sûr répondant aux critères du droit maritime au plus vite“.