SOS MEDITERRANEE salue la déclaration forte de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) reconnaissant la crise humanitaire qui se déroule en Méditerranée et appelant la France, au sein de l’Union européenne, à remplir son devoir de recherche et de sauvetage des vies en mer.
Comme le rappelle la CNCDH, avec « plus de 28 000 décès connus depuis 2014, soit 7 à 8 décès par jour depuis 10 ans : la Méditerranée est l’axe migratoire le plus meurtrier au monde. »
Dans cette déclaration publiée le 19 octobre 2023, la CNCDH rappelle que : « face à ces drames, le sauvetage des vies humaines devrait être la priorité de tous les acteurs” et “appelle les pouvoirs publics à faire enfin cesser cette situation d’indignité en prenant les mesures qui s’imposent au titre du devoir de recherche et d’assistance aux naufragés. »
Par ailleurs, dans la déclaration, la CNCDH :
– « rappelle qu’aucune disposition en matière de gestion des flux migratoires et de lutte contre l’immigration illégale ne saurait justifier un renoncement aux obligations découlant de l’application du droit international, notamment en termes de sauvegarde de la vie en mer… »
– « appelle à reconnaître la mer Méditerranée centrale et d’autres théâtres de crise humanitaire en haute mer comme espaces humanitaires. Cette reconnaissance serait un signal politique fort de la part de l’État français. »
– « rappelle que les ONG qui interviennent dans les eaux internationales jouent un rôle primordial dans le sauvetage en Méditerranée et qu’au lieu d’entraver leurs actions de secours, il faut au contraire défendre la légitimité de leurs actions et renforcer leurs moyens. »
– déclare « il est indispensable de mettre en place des mécanismes obligeant les États à rendre compte. Ces mécanismes de « redevabilité » permettront de garantir une transparence, notamment sur l’utilisation des financements accordés aux autorités libyennes et tunisiennes, et plus globalement de mieux contrôler les pratiques des États à l’égard des migrants. »
– « La CNCDH appelle donc la France à œuvrer en faveur de l’augmentation des capacités de repérage y compris aérien et de sauvetage. Cela doit conduire à mettre en place une coordination effective des activités de recherche et de secours en Méditerranée, avec tous les pays riverains concernés et le soutien de l’UE. Cette coopération doit impérativement s’accompagner de la cessation de toute entrave à l’action des navires de sauvetage. »
Quelques jours après la commémoration du dixième anniversaire du naufrage meurtrier de Lampedusa, et dans un contexte où le nombre de morts et de disparus en Méditerranée atteint les chiffres les plus élevés depuis 2017 avec 2 419 personnes portées disparues, SOS MEDITERRANEE salue cette déclaration et espère vivement que la France s’en saisira, avec l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne.
À propos de la CNCDH
Fondée en 1947 à l’initiative du prix Nobel de la paix René Cassin, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) est l’institution nationale française de protection et de promotion des droits de l’Homme, accréditée auprès des Nations unies. https://www.cncdh.fr/
Crédit photo : Laurin Schmid / SOS MEDITERRANEE