Les personnes rescapées

40 128*

PERSONNES SECOURUES DEPUIS 2016

*19/03/2024

6

BÉBÉS SONT NÉS À BORD DEPUIS 2016

44

NATIONALITÉS DIFFÉRENTES RECENSÉES DEPUIS 2016

25%*

DES PERSONNES SECOURUES DEPUIS 2016 AVAIENT MOINS DE 18 ANS

*13/03/2023

15%*

DES PERSONNES SECOURUES DEPUIS 2016 ÉTAIENT DES FEMMES

*08/07/2022

79%*

DES MOINS DE 18 ANS SECOURUS DEPUIS 2016 VOYAGEAIENT SEULS

*21/12/2022

9%*

DES FEMMES SECOURUES DEPUIS 2016 ÉTAIENT ENCEINTES

*13/03/2023

58

ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS ONT ÉTÉ SECOURUS EN 2021

L'enfer libyen

Les histoires des rescapés sont très diverses, leur réalité complexe et les raisons de leur départ variées. Dans leur pays, ils sont généralement confrontés à de grandes inégalités et encourent parfois des risques importants. Ils empruntent des routes migratoires extrêmement dangereuses, traversant souvent plusieurs pays, y compris des déserts. Ceux qui arrivent en Libye puis sont secourus en mer par SOS MEDITERRANEE témoignent d’expériences douloureuses accumulées avant et pendant leur parcours migratoire.

La décision de quitter le pays d’origine relève de raisons complexes liées au contexte politique, socioéconomique et sécuritaire du pays, de même qu’à la situation familiale. Pour certains, partir est l’unique chance de survie face à la guerre, aux persécutions ou à la violence dans leur pays ou dans leur famille. D’autres ont choisi de partir, ou n’ont eu d’autre choix que de partir, dans le but de trouver un emploi pour subvenir à leurs propres besoins ou aux besoins de leur famille. Enfin, certains quittent leur pays en quête d’une éducation ou simplement d’un meilleur avenir.

Selon leur témoignage, certains rescapés secourus par SOS MEDITERRANEE n’avaient pas forcément l’Europe pour destination finale en quittant leur pays. Lorsqu’ils entreprennent leur périple, leur destination n’est pas nécessairement déterminée à l’avance et peut évoluer en chemin. Par ailleurs, prendre la mer sur une embarcation de fortune a constitué pour nombre d’entre eux la seule échappatoire possible à ce que les naufragés nomment « l’enfer libyen ».

Les personnes qui ont été secourues par un navire de SOS MEDITERRANEE décrivent généralement des situations identiques : en Libye, les migrants, demandeurs d’asile et réfugiés sont arrêtés par les autorités ou par des hommes armés, puis enfermés dans des centres ou lieux de détention informels, où ils sont contraints, sous la violence, de payer une rançon en échange de leur libération. Certains de ces lieux sont des centres gérés par les autorités gouvernementales, d’autres sont des lieux clos tenus par des milices, des groupes armés ou des individus isolés. Dans beaucoup de ces lieux, les violences physiques sont quotidiennes pour les enfants comme pour les adultes. Les rescapés décrivent des repas insuffisants, des conditions d’hygiène désastreuses, des violences physiques, sexuelles et verbales – notamment la torture visant l’extorsion de fonds - régulières et une surpopulation qui affecte gravement la santé des captifs. Plusieurs ont même rapporté avoir été témoins d’exécutions.

Bien souvent, si les migrants sont incapables de payer la rançon demandée pour leur libération, ils sont utilisés dans les réseaux de traite humaine et mis au travail forcé dans des conditions semblables à celles de l’esclavage. Les mineurs sont encore plus à risque d’être victimes de la traite des personnes. Les prisonniers réussissent parfois à s’échapper des centres de détention et à fuir la Libye par la mer par le biais de passeurs contre de fortes sommes. D’autres sont forcés de monter sur une embarcation de fortune, sous la menace des armes. Certains n’arriveront pas à destination, mourant en mer ou étant ramenés en Libye après avoir été interceptés par les garde-côtes libyens.

Adultes ou mineurs, la traversée de la Méditerranée constitue pour la majorité des rescapés l’unique possibilité d’échapper à l’enfer libyen. Ils n’ont donc pas d’autre choix que de risquer leur vie en mer pour s’en sortir. Leur témoignage est unanime : « mieux vaut mourir en mer que de rester en Libye ».

Ibrahima*

« Nous étions 85 personnes à partir de Libye, quatre femmes et un bébé. Après deux jours, notre moteur est tombé en panne. Ce n'était pas facile. J'ai vu tant de mes ami.e.s mourir. Certaines personnes devenaient folles. »

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